La Bataille de
Gembloux
2 Phases Glorieuse pour l'Armée Francaise :
Description Rapide de la Bataille
1940, bien que neutre, la Belgique a conclu un accord avec la France et l’Angleterre : en cas d’invasion allemande, les armées françaises et britanniques viendront s’établir sur une ligne de résistance allant de Kooningshoikt à Wavre (la ligne KW), puis se prolongeant vers Namur, la Meuse et la ligne Maginot en France. Entre Wavre et Namur, la position défensive a été déterminée par l’existence de la voie ferrée, dont le remblai forme un obstacle anti-chars presque continu.
De
leur côté, les Allemands ont décidé de mener leur offensive principale (7
divisions blindées) dans les Ardennes et de tenter une autre percée (2 div.
blindées) au centre de la Belgique en suivant la ligne de séparation des eaux
des bassins de l’Escaut et de la Meuse. Cette voie qui correspond à peu près
au tracé de la chaussée romaine dite « Brunehaut » et qu’ont
utilisée bien des armées d’invasion au cours des siècles, convient
particulièrement aux chars car elle compte peu d’obstacles (cours d’eau,
relief, forêts).
C’est
donc au croisement de ces deux voies (voie ferrée et chaussée romaine), c’est
à dire entre Ernage et Gembloux, que les deux armées vont se rencontrer.
Le
10 mai, Hitler attaque la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. Alerté aux
premières heures du jour, le Corps de Cavalerie du Général Prioux (400 chars)
se porte au plus vite sur la Petite Gette et la Mehaigne. Il remplira
parfaitement sa mission, retarder les Allemands dans leur progression pour
gagner les deux ou trois jours nécessaires à l’installation de la 1ère
Armée française entre Wavre et Namur ; ce sera la première grande
bataille de chars de l’Histoire.
Entre
Perbais (exclu) et Beuzet (inclus) s’installe le IVè Corps d’Armée du
général Aymes, qui comprend la 15è Division d’Infanterie Motorisée du
général Juin et la 1è Division Marocaine du général Mellier, soit environ
20.000 hommes et 45 chars.
Dès
le matin du 14 mai, des reconnaissances aériennes et des bombardements par
stukas en piqué et en rase-mottes font pressentir l’imminence de l’attaque.
La zone de combat est pourtant encore encombrée de nombreux réfugiés belges
fuyant l’envahisseur. A 10 heures, 35 chars allemands pénètrent dans Ernage
où ils se heurtent aux tirailleurs marocains, qui les repoussent. Ce n’est
que la première d’une série d’attaques infructueuses portées en plusieurs
endroits du front. Vers 18 heures, les Allemands cessent leurs efforts. Les
pertes sont lourdes des deux côtés.
Le
front allié leur paraissant moins solide à hauteur d’Ernage qu’à
Gembloux, c’est là que, le 15 mai, les Allemands vont diriger l’essentiel
de leurs troupes et de leurs chars (les 3è et 4è divisions de Panzer
totalisent 25.000 hommes et 750 chars). C’est donc encore la division
marocaine qui va subir le choc. Des vagues de stukas déferlent à nouveau sur
toute la position. Sous cette protection, les Allemands parviennent à rompre le
front en plusieurs endroits. Le général Mellier engage alors ses réserves
pour colmater les brèches. Cette contre-attaque est couronnée de succès, et
la ligne principale de résistance est rétablie dans son intégrité, mais c’est
au prix de très lourdes pertes en hommes et en chars.
Les
Allemands se replient sur leurs propres lignes. Ils signent ainsi l’aveu de
leur échec.
Hélas,
la victoire de Gembloux ne pourra être exploitée ; dans la nuit du 15 au
16 mai, la 1ère armée française recevra elle aussi l’ordre de se
replier. Plus au Sud, en effet, sur la Meuse, les Allemands ont forcé la
défense des divisions alliées ; ils risquent de venir prendre la 1ère
armée à revers. Ce sera donc le repli vers Dunkerke et le rembarquement vers
la Grande-Bretagne.
POINTS
IMPORTANTS DE LA BATAILLE DE GEMBLOUX.
Le
secteur du 1er bataillon du 2ème régiment de Tirailleurs
Marocains (1er Bn 2 RTM) :
constitué par le quadrilatère formé par la ferme de Sart-Ernage, le pont de
la Croix, le pont de l’Agasse et la ferme de l’Agasse, ce secteur connut les
combats les plus violents.
Les
ponts :
en prévision du recueil du Corps de Cavalerie qui se replie après son combat
retardateur, les ponts de la Croix et de l’Agasse n’ont pas été détruits.
Toute la journée du 14 mai, ils causent de vives inquiétudes aux Français,
notamment le pont de la Croix qui, bien que sous le feu, n’est pas tenu. Le 2ème
Bn du 1RTM et le 2ème Bn du 2 RTM ont en effet reçu pour mission de
tenir un sous-secteur de la voie ferrée allant jusqu’au passage à niveau, or
il y avait à l’époque deux passages à niveau. Par manque de clairvoyance,
les deux commandants laisent inoccupée la zone entre ces deux passages à
niveau, dans laquelle se trouve précisément le pont de la Croix. Vers 16 h 30,
une colonne de 40 chars tente de franchir ce pont ; 8 chars parviennent à
passer, mais sont pris immédiatement sous le feu de la batterie de canons qui
tire depuis le bois de Sart-Ernage (voir plus loin) ; 4 chars flambent, les
autres se replient. Ce n’est qu’à la fin de la journée que les ponts
peuvent enfin être détruits.
La
trouée de Gembloux-Ernage et le chemin creux :
l’état-major allemand, pour une fois mal renseigné croit qu’entre le
passage à niveau dit de la baraque Robain et le pont de la Croix, sur une
distance d’environ 500 m, la voie de chemin de fer est à niveau avec les
terrains voisins ; c’est donc là qu’il a l’intention de percer le
front. C’est cependant inexact, et les Allemands perdent à cet endroit
beaucoup de leurs chars qui, présentant leur ventre fragile au moment d’escalader
le remblai, constituent une cible idéale pour les Français.
Ceux-ci
ont placé les canons de 25 mm parallèlement à la voie ferrée dans le
« chemin creux », dont les talus aujourd’hui nivelés atteignent
alors jusque 3 m et constituent donc un rempart idéal non seulement pour l’observation,
mais aussi pour l’installation des armes anti-chars. Le 15 mai, lorsque la
voie ferrée doit provisoirement être abandonnée sous la pression ennemie, le
chemin creux est lui-même le théâtre d’indescriptibles corps à corps qui
coûtent bien des vies humaines aux deux parties.
La
ferme de l’Agasse :
pont d’appui important entre le secteur du 3ème bn du 1 RTM (au
sud de la ligne Gembloux-Fleurus)et celui du 1er bn du 2 RTM (au nord
de cette ligne). Le 15 mai, elle est l’enjeu de combats violents entre les
tirailleurs marocains et les fantassins d’assaut allemands de la 4ème
Panzer.
Sart-Ernage :
poste de commandement du 1er bn du 2 RTM, la ferme subit
les bombardements et les mitraillages de l’aviation, puis le feu de l’artillerie
allemande. Le soir du 15 mai, elle brûle. Dans le bois se trouvent un groupe de
mortiers de 81 mm, un groupe de mortiers de 60 mm, une section de mitrailleuses
et une batterie de canons de 47 mm. De 900 hommes environ que comptait le 1er
bn du 2 RTM, 74 seulement en réchappèrent et rejoignirent Dunkerke.
La
chaussée de Brunehaut :
axe d’attaque de la 4ème Panzer et axe de contre-attaque
française du 15 mai (35ème bn de chars et 3ème bn du 2
RTM) en direction de Sart-Ernage et de l’Agasse.
Baudecet :
hameau à la limite extrême où le Général Aymes dépècha des éléments
motorisés de la 1ère division marocaine pour jalonner rapidement un
front de bataille éventuel et doubler ainsi la couverture offerte par le coprs
de cavalerie Prioux lancé à toute hâte à la rencontre des allemands.
La
ferme moulin Brabant :
le long de la chaussée romaine une nuée de chars allemands se déploie
rapidement dans les pâturages et les champs devant la ferme. Elle est
réquisitionnée par les médecins militaires allemands pour installer leur
infirmerie-hôpital de première urgence. Deux jours durant les blessés y
affluent pour recevoir les premiers
soins avant d’être évacués vers les hôpitaux de St-Trond et Cologne.
Bertinchamps :
importante ferme située au fond d’une allé boisée et entourée d’étangs
ou viviers. Ce fut une base d’intendance pour la 1ère division
marocaine, le PC des bataillons d’artillerie lourde, le point de déploiement
et la base de départ des deux contre-attaques blindées françaises.
Les Chars Francais de 1940 :
RENAULT ACG 1 ou AMC 35
ACL 135
RENAULT AMC 34 Type YR
RENAULT AMR 35 ZDT1 1933
RENAULT B 1
LE CHAR B1 bis
RENAULT B 1 ter
BATIGNOLLES-CHÂTILLON 1935
RENAULT D 2
FCM 36
FCM F 1 (1940)
AMR GENDRON SOMUA 39
HOTCHKISS H 35
HOTCHKISS H 39
AMD LAFFLY 80 AM WHITE LAFFLY
LORRAINE 37 L
PANHARD AMD 178
PANHARD 165/175
PANHARD AMD 178 radio
RENAULT R 35
RENAULT R 40
RENAULT 37 R
RENAULT YS 1937
SOMUA S 35 1937
SOMUA Sau 40